Création d'entreprise Suisse

La création d'entreprise en Suisse, un parcours du combattant ?

La création d’entreprise en Suisse, un droit pas vraiment universel

Chaque année, près de 12 000 personnes décident de se lancer dans un projet de création d’entreprise en Suisse. Souvent motivés à l’idée de mettre en œuvre leur concept, les entrepreneurs doivent toutefois se montrer patients puisqu’ils vont trouver sur leur route de nombreux obstacles d’ordre administratif qu’ils devront surpasser pour pouvoir débuter leur activité.

 

Si tous les résidents de nationalité suisse sont libres de créer une entreprise comme bon leur semble, la donne est quelque peu différente pour les ressortissants étrangers désireux d’avoir une activité indépendante.

 

La législation suisse met effectivement en place un système dual lié à la nationalité des créateurs d’entreprise :

  • S’il s’agit de ressortissants d’Etats membres de l’UE et de l’AELE – exception faite des travailleurs bulgares, croates et roumains – ils ont la possibilité d’exercer une activité indépendante en Suisse conformément à l’accord sur la libre circulation des personnes qui leur donne également le droit de vivre et de travailler en Suisse.

Par conséquent, ces derniers n’ont pas besoin de se faire délivrer une autorisation d’établissement (livret C) et un « simple » permis de séjour (livret B) peut suffire pour lancer une activité. Néanmoins, ils devront prouver à l’administration l’existence de l’activité lucrative. La présentation d’un business plan, l’inscription à des registres d’artisans ou de commerce ou encore la souscription d’une assurance professionnelle pourront faire office de preuve.

 

 

  • S’il s’agit de ressortissants d’Etats tiers, ils doivent avant tout satisfaire aux exigences relatives au marché du travail suisse.

En effet, seuls les titulaires d’une autorisation d’établissement (livret C) ou les conjoints des titulaires de ce document peuvent exercer librement une activité indépendante en Suisse. Pour les autres, reste la possibilité d’effectuer une demande auprès des autorités cantonales mais seuls les projets de création d’entreprise susceptible d’avoir un impact positif et pérenne sur le marché de l’emploi seront retenus.

Si cette ultime demande porte ses fruits, une autorisation d’établissement pour ressortissants d’Etats tiers (livret L) ou un permis de séjour (livret C) seront délivrées. La délivrance de ces documents se fait toutefois dans le cadre des quotas imposés.

 

 

  • S’il s’agit de frontaliers, une autorisation frontalière (livret G) valable pour une durée de 5 ans sera délivrée de droit pour les ressortissants de l’UE et de l’AELE.

Pour les frontaliers ressortissants d’un Etat tiers, la donne sera un peu plus complexe. Les autorités ne délivreront effectivement le livret G que si deux conditions sont respectées : obtention d’une autorisation de séjour dans un Etat voisin et résidence en zone transfrontalière depuis au moins 6 mois.

 

Notez qu’un entrepreneur frontalier est tenu de retourner à son domicile au moins une fois chaque semaine.


4 bonnes raisons de créer une entreprise en Suisse

UNE MAIN D'OEUVRE MULTICULTURELLE ET MULTILINGUE

Afin de faire émerger des idées innovantes, les entreprises suisses peuvent s'appuyer sur une main d'oeuvre hautement qualifiée et ayant une véritable ouverture sur le monde

UNE FISCALITE ATTRACTIVE

En Suisse, dans la majorité des cantons, l'impôt sur les sociétés compte parmi les moins élevés d'Europe

LA SOUPLESSE DU MARCHE DU TRAVAIL

La souplesse est une règle d'or sur le marché du travail et le consensus est privilégié aux règles strictes qui parfois s'avèrent totalement contre-productives

DES COUTS SALARIAUX REDUITS

Alors que la Suisse est réputée, à juste titre, pour ses salaires élevés, les charges salariales sont minimes. Ainsi, la Suisse permet aux entreprises de profiter d'un coût du travail moins importants que les voisins européens

 

 

 

Les différentes formes de sociétés

Parce que votre projet de création d’entreprise en Suisse ne sera abouti que si vous optez pour la structure adaptée à votre future entité, voici une rapide présentation des différentes formes de société qu’il est possible de créer en terre helvète :

  • La raison individuelle est une société sans personnalité propre qui est donc une forme particulièrement adaptée aux affaires d’une seule personne. Une autorisation d’établissement est généralement nécessaire à sa création

 

  • La société en nom collectif est une entité dans laquelle plusieurs personnes se réunissent afin d’atteindre un objectif commun. Particulièrement adaptée à toutes les structures créées par des associés quelle que soit leur taille, elle implique que chaque associé dispose d’une autorisation d’établissement

 

  • La société à responsabilité limitée est la forme la plus utilisée en Suisse. Idéale pour des petites et moyennes entreprises, elle permet à chaque associé de n’être responsable qu’à la hauteur de ses parts. Une personne ayant le droit de signature – généralement le gérant – doit être domicilié dans le pays

 

  • La société anonyme dispose de sa propre personnalité juridique et est un choix particulièrement judicieux dès lors qu’une entreprise est orientée vers les bénéfices. 
 

 

Quelques bonnes adresses pour être accompagné 

A l’heure où les projets de création d’entreprise en Suisse se multiplient, certaines structures accompagnent ceux qui désirent monter leur propre société :

  • Les Services de Promotion Economique des divers cantons se tiennent à votre disposition pour répondre à vos questions et vous accompagner, pas à pas, jusqu’à votre début d’activité

 

  • Le Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO) met à la disposition des créateurs d’entreprise le portail web StartBiz

 

  • La Commission pour la Technologie et l’Innovation (CTI) propose un programme de coaching spécifique pour ceux qui veulent se lancer dans la création d’une start-up. Elle propose aussi plusieurs projets pour accompagner les jeunes entrepreneurs et plus particulièrement Venturelab

 

  • Le programme de soutien Eurostars permet aux start-ups innovantes de pouvoir bénéficier d’une aide financière pour accélérer le développement de leur technologie

 

  • L’association Genilem répond aux questions des créateurs d’entreprise et les accompagne afin que le lancement de la société se passe dans les meilleures conditions.

Bien d’autres structures encore peuvent vous prodiguer de bons conseils. Aussi, n’hésitez pas à aller vers elle lorsque vous serez en train de construire votre projet. Certaines pourront d’ailleurs vous aider pour le choix de l’implantation de l’entreprise ou même pour la réalisation du business plan.

 

 

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